Retour d'une nuit mouvementée

Alors que le jour commençait à se lever, la porte de l’allée de la petite maison Descure s’ouvrit lentement. Son mouvement était dirigé par un enfant roux. Celui-ci se déplacait d’un pas las et monotone. Il jeta un œil sur le palier des voisins d’à côté. Plus aucune trace du poivre qu’il avait « involontairement »- comme il aimait le dire- laissé tomber devant la niche du petit caniche de ce couple de moldus. Enfin, une niche, s’il pouvait lui accordait un autre mot, Reno emploierait le terme « palace ». En effet, la niche était au moins trois fois trop grande et trop haute pour le petit animal qui se chargeait de les réveiller tout les matins à l’aube. La minuscule bête avait sûrement « dégusté » le poivre et Reno regrettait de ne pas avoir été là pour assister à la scène. Le jeune garçon roux arriva à sa porte. Sans se préoccuper de frapper ou de sonner, il ouvrit cette porte à la même vitesse que la précédente. Celle-ci grinça, alertant sa mère qui arrivait à présent devant lui :

- Comment ça s’est passé ?

-Bof… Comme d’hab’… dit l’enfant d’une voix pâteuse

La femme regardait son fils comme si elle le jaugeait. Son regard s’attarda sur son corps. Il faut dire que Reno portait seulement sur lui des lambeaux sales. Ceux-ci pendaient le long de ses bras. Les yeux de sa mère se posèrent alors sur son visage. Celui-ci était livide et blanc, ses yeux étaient presque clos et ses cheveux roux étaient en bataille. Mrs Descure décida alors de rompre le silence pesant qui commençait à s’installer dans le hall :

-Tu as faim ? J’ai préparé …

-Je vais dormir, coupa Reno

Il dépassa sa mère, longea le couloir de qui menait jusqu’aux escaliers et de son pas fatigué et endormi, il monta les escaliers. Lorsqu’il fut à la moitié de son « chemin », Mrs Descure déclara :

« Ton père n’est pas encore rentré, il ne devrait pas tarder »

Sans prendre la peine de réagir, l’enfant poursuivit sa route et arriva dans sa chambre. Celle-ci était plutôt grande, par rapport à la taille de la maison. Un bureau où reposaient diverses figurines de joueurs de Quidditch était placé à droite de l’unique fenêtre de la chambre. Au milieu de celui-ci, un livre fermé reposait, on pouvait lire le titre « Le sommeil chez les loups-Garou ». Sur un coin était posé un balai et on pouvait voir sur les murs divers posters. Il ferma la porte et se laissa tomber sur son lit. Il ne prit pas la peine de se glisser sous les draps et s’endormit aussitôt.

Il était sur un ballai et volait dans les cieux. La brise était agréable et il se sentait merveilleusement bien. Il se rapprocha de la terre et vit un village. Il posa pied à terre et constata que les habitants y faisaient la fête. Soudain, un habitant ombre dont la couleur de peau était un noir pur mordit un autre habitant. Ce dernier devint noir à son et mordit un autre. Et ainsi de suite… Reno entreprit de partir rapidement, il se retourna et aperçut un chien noir. Avant qu’il ait pu faire quelque chose, il se fit mordre à la jambe et…

-Aïe !

Il avait réellement mal à la jambe. Etait-ce vraiment possible que la douleur d’un rêve se répercute dans la réalité ? Il s’assit sur son lit et réfléchit à tout ça.

Perdu dans ses pensées, Reno fut surpris par la porte de sa chambre qui s’ouvrit lentement. En fait, il avait été surpris par le grincement que son mouvement avait provoqué. Un homme roux lui faisait face, il était plutôt grand avec un visage plus mûr et plus vieux que Reno, mais la ressemblance avec ce dernier était frappante. C’était Flint, Flint Descure, son père. Celui-ci tenait une lettre dans la main gauche. Il adressa un sourire à son fils avant de prendre la parole :

-Alors, Bien dormi ?

Reno qui n’avait nullement envie de parler à quelqu’un de son rêve de peur d’être pris pour un fou, même s’il en avait déjà l'air avec la tenue qu’il portait répondit simplement :

-Bwaif…

Voyant qu’il n’obtiendrait pas de réponses plus détaillées de son fils, Mr Descure donna la lettre qu’il tenait à son fils en déclarant :

-Tiens c’est pour toi !

Il lança la lettre à son fils qui l’attrapa facilement. C’était une sorte de jeu auquel les deux garçons jouaient. Ils se donnaient les objets en les lançant, au grand malheur de Mrs Descure qui devait souvent réparer la casse. Le jeune garçon ouvrit l’enveloppe et lut la lettre qu’elle contenait :

Cher Mr Descure,
L’école Poudlard qui n’avait pas été ouverte depuis 8 ans, reprend sa fonction cette année et vous êtes inscrits d’ores et déjà à venir passer vos études en son sein. Bonnes fins de vacances.

-Poudlard ?

Mr Descure avait prononcé ce mot, quand il avait vu les yeux de son fils se lever vers les siens avec un regard interrogateur. Reno acquiesça d’un signe de tête. Avant qu’il ait pu dire quoi que ce soit, un hibou grand Duc passa par l’entrebâillement de la porte, et se posa sur le lit. Reno venait à peine de prendre la lettre qu’il portait, qu’il partit aussitôt.

-Celui-là n’est pas tombé sur ta mère, expliqua Mr Descure.

Sans prendre la peine de dire quoi que ce soit, Reno arracha l’ouverture de l’enveloppe et lut la seconde lettre qu’il venait de recevoir :

Mr Descure,
Nous vous annonçons que votre demande de rendez-vous à été acceptée et nous vous attendons dans notre école à l’heure que vous nous avez proposée. Notre directrice vous recevra à ce moment.

-Un rendez-vous ?

Reno envoya la seconde lettre à son père en la lançant, ce dernier l‘attrapa en vol, la lut rapidement et répondit :

-Ah oui… J’avais demandé une entrevue avec la directrice pour…

Mr Descure hésita à finir la phrase et semblait chercher le mot le mieux adapté. Son fils qui avait compris où il venait en venir finit la phrase de son père :

-…Mon anormalité.

-Euh … oui … poursuivit Mr Descure qui faisait de son mieux pour ne pas blesser son fils. Vois-tu, dans ce genre de condition, nous sommes obligés d’en avertir le responsable de l’école. Il y a certaines mesures à respecter, et nous devons ensemble trouver une solution pour masquer tes … transformations.

-Ok, ça marche. Quand devons-nous y aller ?

Mr Descure qui semblait à présent soulagé de voir son fils réagir plutôt bien répondit à sa question :

-Après-demain, à dix heures dans la matinée.

-Mais comment allons-nous faire pour y aller ?

-Eh bien, étant donné qu’il est impossible de se rendre en transplanant à Poudlard- de toute façon, tu n’en as pas l’âge- j’ai demandé au Ministère de nous préparer un Portoloin qui nous mènera à Pré-au-Lard, nous ferons le reste de la route à pied, c’est tout proche. Par contre, nous n’aurons pas le temps de nous y arrêter. Ne t’inquiète pas, tu auras tout le temps de découvrir ce village.

Reno bâilla sans prendre la peine de mettre sa main devant la bouche et répondit ensuite :

-D’accord, mais je n’y connais rien aux Loups…

Mr Descure qui avait compris où son fils voulait en venir, lui coupa la parole et expliqua :

-Tu n’auras rien à dire, ou presque rien. Etant donné que je suis moi-même affecté par la « maladie », je me chargerais d’expliquer ce qu’il faut faire à Mrs Plumard. Bon, si tu as faim, ta mère a préparé à manger en bas. Au fait, tu l’as lu ?

Mr Descure montra à son fils le livre qui était toujours fermé sur le bureau. Ce dernier se changea rapidement se leva en direction de la porte et dit :

-Pas encore, je n’ai pas eu le temps .

-Songes-y, le meilleur moyen de vaincre une maladie, c’est de la connaître le mieux possible, déclara Mr Descure avec sagesse.

Et ils descendirent tout les deux en direction de la cuisine.