Les Mésaventures de Sarah et Thomas - Compartiment 4

Contrairement aux six dernières années, les adieux à ses parents avaient été plutôt froids de la part de Thomas. Il le regrettait déjà. Il n e voulait pas leur faire du mal, mais il ne savait pas pourquoi il agissait ainsi. C'était comme ça.

Ils étaient si fiers : leurs deux aînés enfin réunis à Poudlard, l'école qu'eux-mêmes avaient fréquentée quand ils étaient adolescents. Les sentiments de Thomas étaient partagés pour cette nouvelle rentrée. D'un côté, il voulait rester fidèle à Beauxbâtons, à ses professeurs et ses amis. De l'autre, il ne pouvait faire autrement que de ressentir une certaine joie de réaliser son rêve d'enfant, d'entrer à Poudlard. Il soupira lorsqu'il laissa passer Catherine devant lui pour monter dans le train, un dernier regard vers ses parents et son petit frère. Il monta à son tour et fut content de remarquer que sa soeur parlait déjà avec des amis et qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'ils partagent un compartiment. Il n'aurait pas su quoi lui dire et, la connaissant, elle aurait tout fait pour le rendre mal à l'aise, ce qui n'aurait certainement pas aidé à réduire la grosse boule qu'il avait dans l'estomac.

Il marcha nonchalemment dans le couloir en s'impatientant chaque fois qu'un enfant lui bloquait le passage parce qu'il n'était pas capable de monter sa valise dans la soute. Chaque fois, par contre, sa boule grossissait d'un centimètre cube, de culpabilité parce qu'il aurait dû les aider. Il n'en avait tout simplement pas la force.

Il remarqua rapidement un compartiment vide dans lequel il s'empressa d'entrer. La boule dans son estomac menaçait d'exploser à chaque fois qu'il passait devant un compartiment plein d'enfants de onze ans, tout excités à l'idée de commencer leur scolarité à Poudlard. Ils faisaient connaissance, se liaient d'amitié -

- OUCH! Eh merde...

Il regarda le doigt qu'il s'était pris dans la porte, rouge vif, qui commençait déjà à enfler.

* Exactement ce qu'il me fallait, un doigt en charpie avant même d'avoir mis les pieds à l'école! Et ma baguette qui - refuse - de - sortir - de - ma - poche! RAAAH! *

Le sifflement des trains et le brouhaha des voyageurs résonnaient aux oreilles de Sarah. Elle était venue jusque là en voiture, accompagnée de son père. Ils habitaient Londres et ils étaient moldus, alors à part le bus ou le métro, c'était la manière évidente.

Sarah s'était levée ce matin là de façon assez enthousiaste. Aujourd'hui, elle découvrirait des tas de nouvelles choses. Elle qui était tombée amoureuse du monde de la magie dès qu'elle en avait appris l'existance, elle en découvrirait aujourd'hui la facette qui appartenait à son propre pays, et non à celui de l'autre côté de l'océan.

Poussant son charriot dans lequel étaient sa très grosse valise et sa cage à hibou, elle avait l'impression de hurler "Regardez-moi, j'arrive!!". Quelle idée de faire arriver une tonne de sorciers en même temps, la même journée, dans un endroit bondé de moldus. Mais ils ne semblaient pas se poser plus de questions. Ils devaient sans doute se dire qu'il y avait un spectacle d'oiseaux de proie tout près.

*Haha. Sacré moldus.* pensa-t-elle.

Voies 9 et 10. Stop. C'est là. Et maintenant... Passer au travers. Il lui fallut du temps avant de convaincre son père qu'elle n'était pas folle. Il ne comprendrait jamais rien en la magie. Mais enfin, ils passèrent tous les deux de l'autre côté.

S'avançant de ce côté du quai, Sarah sourit. Tous ces gens, ce seraient ses camarades de classe. Elle fut suffisamment intelligente pour se retenir de scander "SAaalluut la compagniiiie!!". ... Pour être enthousiaste, elle l'était parfois un peu trop, disons...

- Eh bah... Bye, P'pa... dit-elle.

Elle prit un air moribond de malaise lorsque son père la serra dans ses bras. Ils firent de brefs adieux, elle promit de lui écrire et grimpa dans le train.

C'était vraiment étrange, d'être là, elle ne semblait pas encore vraiment réaliser que ce train la mènerait à l'école de Poudlard. En fait, elle n'y pensait pas vraiment, occupée à se frayer un chemin dans le couloir extrèmement étroit du train pour se trouver un compartiment. La plupart étaient déjà remplis de petits gamins de première ou deuxième années exités. Elle passa tout droit, tentant plutôt de trouver des gens de son âge, qui étaient sans aucun doute nouveaux comme elle.

Elle eut sa chance lorsqu'elle arriva face à un compartiment où un garçon d'environ son âge y était seul et semblait affairé à fouiller dans les poches de ses vêtements. Elle sauta aussitôt sur l'occasion et ouvrit bien grand la porte déjà entrouverte.

- Salut! scanda-t-elle. Je peux m'ass.... Oooh, la vache! Comment tu t'es fait ça!??!

Elle avait baissé les yeux sur le doigt du jeune homme qui semblait assez mal en point. Elle les releva ensuite vers son visage, l'air incrédule.

- Aïe, dit-elle en entrant dans le compartiment sans même y être invitée.

Elle faillit s'enfarger dans la valise de l'inconnu. Elle laissa échapper un "Oops", puis sortit sa baguette de la poche de sa veste.

- Heum, je peux bien t'aider. Le problème, c'est que j'ai aucune idée du sort qui t'arrangerait tout ça.

Elle lui fit un sourire embarassé, la baguette toujours pointée, l'air complètement tarée.

*Ouaiis bravo, Sarah, t'as l'air d'une vraie tarée... Bah...J'ai l'habitude* pensa-t-elle en se retenant de rire face à la situation.

Il essayait d'attraper sa baguette avec sa main intacte, mais celle-ci était, évidemment, placée pour qu'elle soit extrêmement facile à prendre de l'autre main. Contortionné, il touchait le bout du manche lorsque la porte du compartiment s'ouvrit à nouveau, le faisant sursauter, et il lâcha prise.

Ravalant un juron, il ne leva même pas les yeux sur l'intruse, se contentant de remarquer qu'elle devait avoir environ le même âge que lui. La boule dans son estomac, qui s'était tue depuis que son doigt s'était fait charcuter par la porte, se réveilla seulement pour qu'il constate qu'elle avait un peu rétréci. Il l'aimait mieux quand elle dormait, cependant.

- Salut! Je peux m'ass.... Oooh, la vache! Comment tu t'es fait ça!??!

Il prit tout de même la peine de répondre, par un lourd soupir.

Continuant la recherche de sa baguette, il ne protesta pas lorsqu'elle entra. Il n'avait pas remarqué qu'il n'avait pas approuvé et que, dans un comportement normalement civilisé, il convenait de demander d'abord avant de prendre place à proximité d'un inconnu.

Un côté de son subconscient espéra tout de même qu'elle s'était fait mal en se prenant le pied dans sa valise.

- Heum, je peux bien t'aider. Le problème, c'est que j'ai aucune idée du sort qui t'arrangerait tout ça.

Il perdit patience (s'il lui en restait encore) et attrapa sa baguette avec sa main blessée, tachant de sang son jean et son t-shirt moldus. Il la lança dans son autre main d'un geste brusque, toujours sans un regard pour l'étrangère. Son visage, par contre, montrait qu'il l'avait bien entendue.

- Episkey. Ce qui m'aidrait, Miss Bulldozer, c'est un peu de solitude. TERGEO!

Le sang qui avait coulé sur ses vêtement s'évapora en partie, mais laissa des taches rouges assez visibles. Son doigt était guéri par le premier sort qu'il avait jeté, et il trouvait inconcevable qu'une élève aussi avancée que devait l'être le Bulldozer ne sache pas encore le maîtriser parfaitement. C'était l'un des premiers sortilèges plus difficiles qu'il avait appris, à Beauxbâtons. Il ressentit un élan de fierté pour son ancienne école.

- Ooh là là, pardon, Monsieur Harpie. Si je peux pas t'offrir un coup de main, très bien.

Il leva enfin les yeux pour lui lancer un regard incrédule. Il resta planté là, la bouche ouverte, ne sachant plus quoi dire. Il détestait ça : il ne voulait pas l'insulter (parfaitement insconscient qu'il venait tout juste de le faire), et se demandait bien comment il pouvait être plus clair sur le fait qu'il préférait rester seul.

* Manquait plus que ça. En plus de me faire envahir par un Bulldozer, fallait en plus que je tombe sur un Bulldozer avec un caractère de pit-bull. *

Il la suivit des yeux, la bouche toujours ouverte, frustré. Elle s'installa comme si c'était lui qui était arrivé comme une goule dans un jeu de Bavboules, comme si c'était lui, l'intrus. C'était au tour du Bulldozer de l'ignorer.

Il retrouva l'usage de la parole lorsqu'elle eut finit de s'installer, les pieds sur la banquette d'en avant, pouvant difficilement prendre plus de place.

- Je ne me rappelle pas t'avoir invitée à entrer, cracha-t-il.

Tout ce qu'il souhaitait, c'était être tranquille quelques temps. Il désirait se faire des amis et rencontrer des gens - * oui, mais sûrement pas elle * - mais il avait besoin de respirer. Cette fille lui consumait tout son air.

Inspirer. Expirer. Inspirer, expirer. Garder son calme. Ce n'était pas dans ses habitudes de monter sur ses grands chevaux, mais il se sentait particulièrement irritable, aujourd'hui.

Côté positif : la boule dans son estomac s'était définitivement rendormie.
Peut-être était-ce justement cette boule qui s'était transformée en colère et qui faisait bouillonner son sang. Tant mieux; il la préférait ainsi.

Non mais, pour qui se prenait-elle? Ce qu'elle pouvait être arrogante! Il devait y avoir au moins une douzaine de compartiments toujours libres quand il était entré, ils ne pouvaient quand même pas tous s'être soudainement remplis pendant les trois secondes où il s'était pris le doigt dans la porte!

- Mais je ne te dérangerai pas, si tu insistes. Et d'ailleurs, je ne vois pas vraiment en quoi je dérange, sauf de t'enlever ta solitude, ce que, logiquement, tu n'aurais pas dû t'attendre à avoir dans un train bondé d'élèves.

Il ne pouvait certainement pas la contredire, car elle avait raison, mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il voulait rencontrer des gens, et que là n'était pas le problème. Simplement, il ne pensait pas spécialement à des gens envahissants et désagréables comme elle.

Les bras croisés, elle semblait bien décidée à ne pas bouger d'un poil. Thomas n'eut d'autre choix que de se résigner à l'accepter dans « son » compartiment, puisque le temps qu'ils parlaient, le train avait quitté la station et les autres élèves étaient déjà assez installés.

Il soupira à nouveau et, sans un mot, décida de l'ignorer lui aussi. Il n'aurais jamais dû lui parler, d'abord, peut-être qu'elle serait partie toute seule s'il n'avait rien dit.

Il plaça sa valise dans la soute opposée à celle où le Bulldozer avait placé la sienne et fit de même avec la cage d'Owl. Puis, il s'assit sur la banquette opposée, le plus près possible de la porte (pour évidemment être le plus loin possible du Bulldozer) et posa ses pieds sur la banquette du devant, imitant inconsciemment la position de l'indésirable. Il la regarda du coin de l'oeil; elle avait toujours les bras croisés et avait une grimace subtile imprimée sur le visage.

* Gamine. *

Il avait suffi qu'elle se retourne un moment, saluant des gens, pour qu'elle perde son grand frère de vue. Elle n'était pas tellement surprise : Thomas l'avait évitée tout l'été et, quand elle arrivait enfin à être avec lui suffisamment longtemps pour commencer une discussion plus sérieuse, il se trouvait subitement une nouvelle passion qu'il devait assouvir sur-le-champ. Catherine avait fini par comprendre qu'il ne voulait pas lui parler, même si elle s'expliquait mal son attitude. Ils s'étaient pourtant toujours bien entendus. Ainsi, elle avait presque fait exprès pour le laisser prendre de l'avance dans la recherche d'un compartiment, se promettant de lui rendre au moins une petite visite durant le trajet.

Le moment était venu. Il y avait quelques heures, maintenant, que le train avait quitté Londres. Catherine se fraya un chemin dans le couloir et scruta chaque compartiment à la recherche de son frère, en espérant qu'il ne se trouvait pas dans l'un de ceux dont les stores étaient fermés. Elle dut repasser deux fois devant celui qui était le bon. La première fois, elle avait cru que la fille aux chaussures vert lime était toute seule, car Thomas était trop près de la porte pour qu'elle le remarque au premier coup d'oeil.

Même si les deux occupants étaient silencieux, la porte était toujours grande ouverte, alors elle prit cela pour une invitation à entrer même si elle ne pouvait pas aller très loin, les jambes de Thomas la bloquant.

- Thomas! Enfin, tu es là! Je t'ai cherché partout! Alors, comment se passe le voyage?

Pas très bien, à en juger par son expression, mais Catherine fit mine de ne pas le remarquer et continua à dégager sa bonne humeur.

- Tu t'es même fait une amie, d'après ce que je peux voir, dit-elle en faisant un clin d'oeil à la fille aux chaussures vert lime.

Quelques heures à feindre un soudain intérêt pour son manuel de métamorphose. Il n'aurait pas imaginé que le voyage dans le Poudlard Express puisse être aussi ennuyeux. Pourtant, cet été, Catherine en avait parlé et elle avait presque plus hâte au voyage en train que d'arriver à l'école elle-même. Quoique Thomas ne devrait pas trop se fier aux goûts de sa soeur, parfois.

Il regretta même avoir trop dormi durant la nuit. Il aurait pu se coucher beaucoup plus tard et faire la sieste durant le trajet... mais non. Il avait été sage et s'était couché tôt pour être en forme en ce grand jour. Idiot.

En plus, il commençait à avoir faim.

C'est dans cet état d'esprit qu'il fut obligé d'accueillir sa soeur, sûrement la deuxième personne dans ce train qu'il ne voulait pas voir. La première étant, bien sûr, le Bulldozer qui se trouvait sur le banc d'en-face. Et il ne fallait surtout pas mentionner le fait que c'étaient les deux seules personnes qu'il connaissait, dans le train.

- Alors, comment se passe le voyage?

Il leva les yeux et lui fit un sourire forcé, et il ne fit pas tellement d'efforts pour camoufler qu'il l'était.

- Merveilleux, dit-il d'un ton sarcastique.

- Tu t'es même fait une amie, d'après ce que je peux voir.

Le sourire de Catherine était authentique, tout le contraire de celui de son frère.

Si elle pouvait seulement s'en aller...

[HJ: T'as oublié de corriger le "quelques heures" Sarah ne pourrait JAMAIS réussir à se taire quelques heures, même pas une XD
Et oui! Enfin de l'inspiration! Enfin une réponse! ]

Le temps était long. Loong. Loooong...

Elle n'aurait pas pu tomber sur un type plus ennuyeux. Elle aurait même préféré qu'il réplique à ses commentaires et lui crie encore dessus. Elle pensa plusieurs fois à rouvrir la bouche, question de se désennuyer un peu. Mais elle avait su rester sage pendant ces longues minutes, comme une grande. Et, au moment où elle en avait assez et allait ouvrir la bouche pour sortir un commentaire (c'était déjà un exploit qu'elle ait tenu aussi longtemps) une gamine du genre deuxième ou troisième année arriva devant la porte du compartiment. Elle semblait connaître la Harpie car elle lui adressa aussitôt la parole. Sarah ne fut pas surprise de le voir répondre d'un ton monocorde et ennuyé.

*Nan mais il sourit jamais celui-là!? Comment il arrive a survivre à ce train là?!*

Sarah observa la fille. Elle semblait sympathique. Du moins, n'importe qui semblerait plus sympathique que son "compagnon" de compartiment, qui, selon la fille, se prénomait Thomas. Et quelque chose semblait... oui. Elle avait des traits semblables avec M. Harpie. Elle en conclut aussitôt qu'elle devait sans doute être sa soeur. Sinon, pourquoi ce type bête d'environ 17 ans causerait-il avec elle?

- Tu t'es même fait une amie, d'après ce que je peux voir. dit-elle.

Sarah n'ayant pas quitté des yeux cette nouvelle arrivante, elle ne manqua pas le clin d'oeil qu'elle lui adressa. Elle lui répondit d'un sourire, puis tourna le regard vers Thomas, toujours cette expression d'extrême ennui sur le visage. Elle ne put s'en empêcher: elle se mit à rire.

- S'cuse-moi... dit-elle presque intelligiblement tout en riant, cachant sa bouche de sa main droite et se tenant les côtes de l'autre.

Elle retira ses pieds de sur la banquette d'en face, déséquilibrée par ses soubresauts. Assise plus droite, elle tenta de reprendre son sérieux. L'exercice (enfin) réussi, elle sourit à nouveau à la nouvelle arrivante. Aussi bien profiter de son arrivée pour se désennuyer un peu.

- Salut! Moi, c'est Sarah.

Elle lui adressa elle aussi un clin d'oeil. Sa voix avait le ton de la conversation. Elle remercia le ciel d'avoir mené cette fille jusqu'ici. Elle ne lui avait jamais parlé, mais elle l'aimait déjà.

La fille éclata de rire sans que Catherine ne saisisse vraiment pourquoi, mais elle prit ça du bon côté et rit avec elle. Au moins, Thomas n'était pas tombé sur quelqu'un de froid et distant! Elle se réjouit d'avance pour son frère. Il commencerait ses cours avec quelqu'un qu'il connaissait dans ses classes... Admettant que la fille soit dans la même année que lui. En fait, Catherine réalisait qu'au fond, elle ne connaissait absolument rien de la fille aux chaussures vert lime et elle était pressée d'en savoir plus. Connaissant son frère, il ne devait pas avoir osé poser le genre de questions-sondage qui sont toujours embarrassantes à poser lors d'une nouvelle rencontre. Elle saisit l'occasion pour aider son frangin à connaître sa nouvelle amie et qu'il puisse s'éviter le tracas.

- Moi c'est Catherine, sa soeur.

Elle enjamba les tibias de Thomas et s'assit en face de Sarah, bien à son aise. Elle n'avait pas prévu rester longtemps, mais sa curiosité l'emporta. Catherine commenca sa tirade de questions :

- De quelle école est-ce que tu viens?

La fille vint s'asseoir sur la banquette en face d'elle. Sarah aurait voulu prendre cette fille dans ses bras. Aaah. De la conversation. Quelqu'un de souriant et de sympathique. Quel bonheur incroyable. Elle retint un énorme soupir de soulagement. Bon, elle était jeune, et puis quoi? Elle préférait lui parler à elle qu'à lui. Ils ne semblaient avoir rien en commun mis à part les traits de leur visage.

- Super, Catherine, dit-elle en acquiescant lorsque sa sauveuse se présenta.

Elle lui sourit de toutes ses dents. Elle avait ce genre de sourire qui montre un peu trop les gencives. Elle n'aimait pas vraiment cela, quand elle souriait, mais bon. Elle n'était pas pour s'empêcher de sourire pour un simple complexe de gencives. Tout le monde a des gencives. C'était pas la fin du monde. Elle n'était pas de ces filles qui se complexent pour un surplus de poids ou pour des dents croches. Bon, elle n'avait ni surplus de poids, ni les dents croches, mais ça, c'est pas grave. Elle n'était juste pas ce genre de fille, point barre.

- Je viens de l'institut New World, au Canada, répondit-elle à la question de Catherine. C'est une école bien. J'ai passé cinq années là bas... je vais sans doute m'ennuyer un peu, mais j'ai hâte d'entrer à Poudlard... ça m'a l'air aussi sympa comme école. Et puis pour deux ans, ça me tuera pas, non? Enfin, j'espère m'amuser autant qu'à NWWW, euh, New World, je veux dire, pardon. Alors toi, tu était où? Tu fais partie de ceux qui étaient déjà là?

Elle avait dit cela comme si on l'avait baillonée durant des jours et qu'on venait à peine de la laisser enfin ouvrir la bouche. Elle parlait d'un ton enthousiaste, comme d'habitude, elle était une véritable boule d'énergie.

Will était mort de honte.

Comment aurait-il pu en être autrement: il n'était même pas parvenu à se trouver un compartiment où passer le trajet jusqu'à Poudlard!

Il était arrivé à l'heure à la gare de King's Cross, accompagné de ses parents et de ses frères et soeur tous Cracmols qui l'avaient suivi avec avidité sur la voie 9 et 3/4. Aucun d'eux n'avait bien évidemment été à Poudlard (ils ne l'avaient pas accompagné à Beauxbâtons non plus) et ils étaient tous excités à l'idée de passer au travers d'un mur et d'etre témoins d'un rassemblement de jeunes Sorciers tout aussi excités qu'eux (surtout les plus jeunes). Will sentait chez ses frères et sa soeur une certaine envie, une pointe de jalousie de ne pas avoir eu la chance eux aussi d'avoir la Magie comme gène dominant, mais il savait aussi qu'ils avaient compris depuis longtemps qu'être dépourvu de pouvoirs magiques n'était pas moins méritable que d'être Sorcier.

Will avait dû rassembler son aplomb avant de foncer avec ses bagages vers le mur qui les séparait du quai du Poudlard Express. Passer au travers d'un mur enchanté n'était rien de vraiment complexe, surtout à son âge, et il l'avait déjà fait de nombreuses fois à Beauxbâtons, mais il n'avait jamais été sur la voie 9 et 3/4 auparavant et il ne pouvait nier le stress qu'il éprouvait à l'idée de traverser la barrière et de se retrouver indéniablement, sans vraiment pouvoir revenir en arrière, dans une école (ou du moins en partance pour une école...) où il ne connaissait après tout personne. Pas meme un ancien ami, un professeur connu de la famille ou une connaissance au visage familier dont il se rappelait vaguement le nom: personne, personne du tout.

Il fit ses adieux à ses parents, qui semblaient aussi fiers que ceux, Moldus, de la fillette de onze ans juste à coté, puis à ses frères et à sa soeur (qui le surprit par quelques larmes et par un «C'est trop injuste qu'après que tu nous sois revenu de France seulement quelques semaines, on doive te perdre pour plusieurs mois encore!» murmuré à son oreille alors qu'il l'enlaçait), et monta à bord du train, sa valise dans une main, un livre et son iPod, qu'il se préparait à brancher à ses oreilles, dans l'autre, son sac à dos sur le dos, et son chat, Kirjava, agrippé à son épaule droite et se pelotonnant contre son cou parce qu'il n'avait pas supporté être mis en cage.

Il n'était pas le premier dans le train (celui-ci partait bientôt et la plupart des élèves y étaient déjà installés) et il avait la désagréable impression, comme à chaque fois qu'il entrait dans un endroit déjà bondé de monde, que tous les gens le fixaient et l'observaient alors qu'il se frayait un chemin parmi les enfants excités en se cherchant un compartiment vide.

Mais, bien évidemment, aucun compartiment n'était vide.

Will n'était d'ordinaire pas quelqu'un de très maladroit, mais il était plutot facile d'être maladroit quand on avait les mains pleines et qu'on parcourait un corridor étroit où des préadolescents s'amusaient à courir dans tous les sens. Le train était déjà parti (il vit la gare s'éloigner sans avoir le temps de faire signe à ses parents et puis le paysage, d'abord rempli de maisons étroites puis de champs jaunâtres, défiler aux fenêtres) et il n'avait pas réussi à avancer de plus de quelques mètres dans le corridor. Alors, une minuscule fillette blonde qui n'avait pas l'air d'avoir plus de 9 ans (mais qui devait certainement en avoir au moins 11), et qui passait à coté de lui en courant, se prit le nez dans le fil d'écouteurs de son iPod qui pendait de sa main et le fil, alors que la fillette tombait par-derrière, se déconnecta de l'appareil et alla revoler un ou deux mètres plus loin. Will essaya de s'excuser et de voir si elle n'était pas trop mal en point en même temps qu'il se penchait un peu plus loin pour ramasser son fil avant que quelqu'un ne pile dessus, mais la fille s'était déjà relevée et continua sa course jusqu'à un compartiment plus loin en se retournant à peine. Il se dit qu'elle ne devait donc pas trop s'etre fait mal...

Il reconnecta les écouteurs à son iPod et fourra l'appareil et son livre dans sa poche, pour éviter d'autres désagréments, reprit sa valise qu'il avait déposée à ses pieds pour ramasser le fil et entreprit de continuer son chemin dans le corridor qui s'était un peu vidé à présent que les élèves s'amassaient dans les compartiments. Mais l'attache de sa valise accrocha la porte mal fermée d'un de ceux-ci et se défit, entraînant avec un grand fracas l'ouverture de la valise et la chute de près de la moitié de ce qu'elle contenait - Kirjava, effaré par le bruit, planta ses griffes encore plus pofondément dans ses épaules et dans son cou et Will sentit quelques gouttes de sang perler le long de son col. Il entendit des gens rire un peu dans le compartiment à côté et un peu plus loin dans le corridor, et savait bien que c'était de lui qu'ils riaient.

Déposant son chat sur le sol et essuyant son cou du revers de sa manche - ça saignait plus qu'il l'avait d'abord cru -, il s'agenouilla pour amasser tous les vêtements et les livres qui jonchaient le plancher et les tassa sur le côté pour mieux pouvoir les ranger dans sa valise. Il se colla sur la paroi du train et essaya de se faire le plus petit possible pour ne pas déranger les gens qui se baladaient dans le corridor, pour qu'ils ne le remarquent pas. Il se fit tout de même offrir de l'aide ou des «Ça va?» deux ou trois fois, mais se contenta de répondre par des «Non non, c'est beau, je me débrouille...» marmonnés à peine audiblement sans lever la tete. Il ne voulait pas croiser le regard de personne, pas dans cette situation humiliante, pas avec le visage rouge qu'il savait qu'il avait.

Il avait assez honte, et terriblement chaud; il sentait la sueur perler sur son visage. Après avoir nettoyé et rangé ses possessions, il reprit sa valise et son chat et se remis à la recherche d'un compartiment libre, puisqu'aucun n'était totalement vide. Ceux du wagon où il était semblaient tous occuppés par des groupes d'amis qu'il se sentirait déranger s'il entrait. Il changea de wagon, se trouvant idiot de ne pas avoir pensé plutôt à quitter celui où il était pour en trouver un moins rempli de jeunes surexcités. Il se mit à parcourir les divers wagons et finit par avoir fait l'ensemble du train sans trouver de compartiment où s'installer sans se faire remarquer ni déranger personne. Devait-il se résigner à rester dans le couloir, à s'assoir sur sa valise et à attendre que le train arrive à Pré-au-lard? Devait-il vraiment supporter les regards inquisiteurs des autres élèves qui ne comprendraient pas et trouveraient plutot saugrenu qu'un garçon de sixième s'installe dans le corridor plutôt que de se trouver un compartiment confortable?

Will se demanda depuis combien de temps le train avait quitté Londres... plusieurs minutes sans doute, mais sûrement pas une heure? Il décida de revenir vers la tête du train... peut-être trouverait-il s'il cherchait encore, ne serait-ce que des gens de son âge pas trop enclins à faire la conversation. Dans le premier wagon, il vit un compartiment qui semblait moins occupé que les autres autour. Près de la fenêtre, une fille de son âge qui semblait plutot extrovertie - elle avait un coupe de cheveux bizarre - parlait à une autre assise en face d'elle, plus jeune et à l'air enjoué. À côté de la porte, un garçon d'à peu près son âge aussi, dont le visage lui disait quelque chose, arborait un air solitaire et un peu bougon.

Se disant qu'il pourrait sans doute s'asseoir entre le gars et les filles sans déranger personne ni se faire trop jaser, et qu'il aurait l'opportunité de lire et d'écouter sa musique en paix, ou peut-etre meme de faire un petit somme, Will se décida à entrer et à leur demander s'il pouvait s'asseoir.

[H-J: pas S'ASSIR!!! ]

Il ouvrit la porte du compartiment en prenant bien soin de ne pas s'y coincer les doigts, aventure que la porte semblait avoir déjà vécue, et assez récemment, si on se fiait aux quelques taches de sang qui la décoraient.

En sentant les regards se tourner vers lui, il prit une grande inspiration, se demanda de quoi il pouvait bien avoir l'air - le visage rouge et couvert de sueur, le regard un peu désespéré, le cou ensanglanté et le col de son pull vert taché, ses jeans sales aux genoux, et son gros chat à présent à demi grimpé sur sa tête -, et demanda, les yeux baissés:

« Est-ce que je pourrais m'asseoir ici? Y'a plus vraiment de place ailleurs... »

Il sut aussitôt qu'il n'avait pas assez bien articulé, qu'il n'avait pas parlé assez fort, que les trois élèves assis dans le compartiment n'avaient pas pu comprendre grand chose de son marmonnement inaudible, sauf peut-être un souffle de «... eh heum... mahoir... hu haimen aheuh...» gêné, suivi d'un petit sourire timide.

L'estime que Thomas avait pour sa soeur baissait d'un cran à chacune de ses paroles et de celles du Bulldozer.

Quand cette dernière s'était mise à pouffer de rire, une désagréable impression lui disait qu'il était la source de son hilarité, mais il ne voyait pas trop pourquoi. *Qu'elle s'en aille...*

Les deux filles se mettaient à sympathiser pendant que lui essayait de se replonger dans son livre de Métamorphose. Se faire tout petit... Après tout, si Catherine devenait l'amie du Bulldozer, il aurait plus de facilité à les éviter toutes les deux d'un coup.

Il écoutait à peine ce qu'elles se disaient. Ou plutôt, il essayait. Il voulait s'empêcher de s'intéresser à l'histoire du Bulldozer. Mais elle aussi venait d'ailleurs. Elle aussi entrait dans l'inconnu, alors qu'elle aurait dû entrer à Poudlard il y a des années. Cela n'abaissa pas le moins du monde le dédain qu'il éprouvait pour elle, mais la boule dans son estomac, qui était réapparue quand il s'était mis à « lire » le manuel de Métamorphose, se fit moins imposante.

Alors qu'il relisait la même phrase pour la septième fois sans la voir, la porte du compartiment s'ouvrit délicatement et il ne put s'empêcher de trahir son inattention pour le manuel. Il releva la tête brusquement, intrigué. Le garçon qui se tenait dans l'entrée lui disait quelque chose... Il ne savait pas où il avait bien pu le voir (cet été sur le Chemin de Traverse?), mais le visage lui était définitivement familier.

Thomas n'eut pas le temps de mettre le doigt dessus avant que le Bulldozer ne l'invite à entrer. Mais elle se prenait pour qui?? Le nouveau venu avait intérêt à ne pas être aussi turbulent qu'elle, car elle se souviendrait longtemps de son voyage dans le train.

- Moi c'est Sarah... Comment tu t'es fait ça?

Il lui semblait avoir déjà entendu ça il n'y avait pas très longtemps. Thomas soupira impatiemment, pensant qu'elle n'avait pas beaucoup de jugeote. Les traces que le garçon avait sur son cou étaient visiblement des traces de griffes et il possédait un chat. Il ne fallait pas être très malin pour comprendre que l'animal avait dû s'énerver et lui infliger ces blessures.

Lorsque le garçon se retourna vers Sarah pour lui répondre, l'évidence frappa Thomas : il savait où il l'avait vu avant.

- Tu viens de Beauxbâtons, interrompit-il de sa voix monocorde.

[ Je suis TELLEMENT désolé d'éterniser ce RP de train... vraiment... mais bon, je réponds, là. Désolé de vous avoir fait attendre si longtemps. ]

Après que la fille de son âge - celle avec la coupe de cheveux extravagante - l'ait invité à entrer et à s'asseoir à coté d'elle, Will souleva sa valise devant lui et enjamba les jambes du garçon assis près de la porte, qui avait déposé ses pieds sur la banquette d'en face. La fille se leva pour prendre sa valise et la mettre dans la soute, Will lui murmura un «Merci!» que même lui n'entendit pas tout en décollant avec soin Kirjava de son crâne, déposa le chat sur la banquette, et enleva son sac à dos pour le hisser aussi dans la soute.

- Moi c'est Sarah... Comment tu t'es fait ça?

- Kirjava... souffla Will un peu plus clairement cette fois, en désignant l'animal accroupi sur le banc, le regard se promenant avidement d'un hibou à l'autre, dans leurs cages et leurs soutes respectives. Mon ch...

- Tu viens de Beauxbâtons.

Will se retourna brusquement, les sourcils haussés, et fixa le garçon dans les yeux.

- Oui. Toi aussi...

Ce n'était pas une question. Il venait de le reconnaître: c'était un sixième année à Beauxbâtons, qu'il avait dû croiser de nombreuses fois dans les couloirs ou dans la Salle à Dîner, mais à qui il n'avait jamais parlé. Quoique, bien sûr, il devait être en septième maintenant.

*C'est moi qui suis en sixième, là.*

Will s'efforça un petit sourire que l'air bête du garçon découragea tout de suite, et baissa les yeux, se demandant s'il était possible que son visage devienne encore plus rouge qu'il ne l'était déjà. Ignorant Sarah à qui il n'avait pas fini de répondre, il s'assit au milieu du banc, le plus loin possible des trois autres occupants du compartiment, espérant éviter toute conversation, et pointa sa baguette sur son cou:

- Episkey. Récurvite.

Il sentit une douce chaleur sur sa peau et n'eut plus mal. Puis, le sang s'évapora et de petites bulles apparurent un instant sur son col pour bien nettoyer le tissus. Will rangea sa baguette et, la tête toujours baissée, espérant se faire le plus petit possible, sortit de son autre poche son iPod et entreprit de démêler le fil des écouteurs.

[Désolée de pas avoir répondu avant moi non plus... j'avais fait un super long post (pour une fois) et j'en étais assez fière, mais je l'ai perdu... donc voici une version raccourcie et nulle de ce que j'avais écrit, parce que je suis pas inspirée pour le réécrire comme il faut.]

- Je viens de l'institut New World, au Canada. C'est une école bien. J'ai passé cinq années là bas... je vais sans doute m'ennuyer un peu, mais j'ai hâte d'entrer à Poudlard... ça m'a l'air aussi sympa comme école. Et puis pour deux ans, ça me tuera pas, non? Enfin, j'espère m'amuser autant qu'à NWWW, euh, New World, je veux dire, pardon. Alors toi, tu était où? Tu fais partie de ceux qui étaient déjà là?

Catherine ouvrit la bouche pour répondre, mais elle fut interrompue par l'ouverture de la porte du compartiment par un jeune homme qui devait être à peu près du même âge que Thomas, lui aussi. Elle jubilait presque. Elle n'aurait pas tant d'efforts que ça à faire pour lui trouver des amis, à ce rythme.

Sarah laissa entrer le garçon volontiers, ce qui plut à Catherine plus qu'elle ne le laissa montrer. Il dût enjamber les tibias de Thomas, lui aussi. Si elle remarqua que son frère ne semblait pas enclin à sympathiser, elle ne vit pas le regard curieux qu'il portait au nouvel arrivant. Peut-être était-il, lui aussi, très intrigué par les blessures étranges sur le cou du garçon.

Catherine allait s'en inquiéter, mais Sarah la devança encore. Si son visage n'était pas déjà déformé par une grimace (elle n'appréciait pas spécialement la vue du sang), elle aurait souri.

C'est plutôt l'intervention de son frère qui modifia son expression faciale : ils se connaissaient. Thomas et le nouveau venu étaient allés à Beauxbâtons tous les deux. Elle se tapa le front mentalement, surprise de ne pas y avoir pensé plus tôt. Bien sûr, Thomas n'aurait pas été le seul élève de Beauxbâtons qui reviendrait à Poudlard cette année! Il y en aurait d'autres!

L'excitation de Catherine après cette découverte contrastait avec l'atmosphère maintenant plus lourde du compartiment. Thomas n'ajouta rien après que l'autre garçon eut confirmé son affirmation ; ce dernier entreprit donc de démêler des ficelles reliées à une petite boîte à l'allure bien étrange. Elle soupçonna un artefact moldu mais, malgré son extrême curiosité, elle se ravisa de poser des questions, décidant qu'il était temps pour elle de retourner dans son propre compartiment.

- Bon, eh bien, je vous laisse faire plus ample connaissance, dit-elle avec un clin d'oeil général.

Thomas enleva soudain ses jambes de la banquette du devant, lui laissant la voie libre pour sortir.

- J'ai été heureuse de vous rencontrer, tous les deux, ajouta-t-elle pour Sarah et l'autre garçon. Ne vous en faites pas, il a l'air grognon comme ça, mais il peut être un vrai clown quand il s'y met, termina-t-elle en riant.

Thomas lui jeta un regard noir, auquel elle répondit par un large sourire.

- On se revoit à Poudlard!

Elle referma la porte derrière elle, toujours un large sourire éclairant son visage.

(HRP: On l'éternise tous, ce RP faudrait trouver un moyen de le terminer bientôt.)

L'atmosphère dans le compartiment avait un peu changé depuis l'arrivée du garçon. Comme une gêne un un malaise. Ce devait être lui, précisément, qui se sentait ainsi et diffusait ce sentiment autour de lui. La voix monocorde de Thomas n'aida pas réellement. Apparemment, les deux protagonistes venaient de Beauxbâtons. Sarah fut encore une fois ennuyée par Thomas. Si elle avait vu quelqu'un de son école, elle aurait sauté d'enthousiasme.

Sur ce, Catherine décida de s'en aller. Sarah se surprit à soupirer intérieurement. Le seul être doté de normalité - ou du moins, d'une sociabilité accueillante - quitterait maintenant le wagon. Ce serait encore à elle d'animer un peu le tout. Elle espérait que le nouvel arrivant ne marmonnerait pas des suites de mots incompréhensibles à chaque fois qu'elle lui adressait la parole. Mais fidèle à elle même, elle décida de regarder la situation avec optimisme et enthousiasme.

- Ouais, salut, à plus! dit-elle à Catherine avant qu'elle ne parte en lui adressant un large sourire.

Elle avait hésité entre éclater de rire ou hausser un sourcil au commentaire de celle-ci sur le fait que Thomas ''pouvait être un vrai clown''. Elle avait du mal à y croire, mais enfin...

Catherine partie, quelques secondes de silence passèrent. Sarah jeta un regard vers le nouvel arrivant et remarqua qu'il avait un Ipod entre les mains. Elle faillit bondir d'exitation.

- Hé! On m'a dit qu'ils ne marchaient pas à Poudlard... Alors je n'ai pas emmené le mien...

Elle parut un peu triste l'espace d'un (très bref) instant puis reprit:

- Mais ce n'est pas bête, ça doit marcher dans le train, enfin, je crois... Alors, tu écoutes quoi??

Elle adorait la musique, qu'elle soit d'origine moldue ou sorcière. Elle était avide d'en connaitre toujours plus.

- Et au fait, tu t'appelles comment?? reprit-elle avant même que le garçon n'ait eu le temps de répondre à la première question.

(HRP: Mes RPs sont tous ch'tits ces temps cis... mais je sors d'une panne d'inspiration alors au moins j'écris ^^; )

Après un regard plutôt intrigué jeté au iPod de Will, la fille plus jeune assise en face de Sarah les salua, leur souhaitant de faire « plus ample connaissance », et quitta le compartiment. Elle devait venir d'une famille de Sorciers, et n'avoir aucune idée de ce qu'était un lecteur de musique MP3. Son commentaire au sujet de l'autre, le bougon qui avait été à Beauxbâtons - « un vrai clown quand il s'y met! », impliquait qu'elle le connaissait bien - ils avaient des airs de famille et la même couleur de cheveux: c'était sa soeur, ou peut-être sa cousine. Will en déduit, par son départ, qu'elle n'avait pas dû passer tout le trajet dans le compartiment 4, mais qu'elle y était plutôt venue pour voir son frère (ou son cousin), et que ses affaires - et ses amis! - étaient ailleurs.

Will eut à peine le temps de mettre les écouteurs à ses oreilles (il n'avait même pas commencé à faire jouer la musique) que Sarah remarqua qu'il avait un iPod - apparemment, elle savait ce que c'était.

- ... je n'ai pas emmené le mien...

Will se retourna vers elle et enleva le petit écouteur blanc de son oreille gauche pour pouvoir entendre ce qu'elle disait. D'un coup d'oeil rapide à l'écran de l'appareil, il sélectionna la chanson qu'il voulait écouter, et appuya sur play. Ahhhh. Zombie, des Cranberries. Dès que les premières notes résonnèrent dans son crâne - bah, dans la moitié droite, du moins - Will sentit ses muscles se relâcher et ne put s'empêcher de sourire. La musique l'envahissait, l'emportait, et il était déjà apaisé; il se sentait moins nerveux, moins gêné, et il savait aussi qu'il devait être moins rouge que quelques minutes auparavant.

- Mais ce n'est pas bête, ça doit marcher dans le train, enfin, je crois... Alors, tu écoutes quoi?

Il se râcla la gorge pour pouvoir répondre - et pour qu'on l'entende! - mais avant qu'il ait pu dire un mot, Sarah avait repris:

- Et au fait, tu t'appelles comment?

- Euh... William... bah, Will. Il lui fit un petit sourire, peut-être par réflexe, tout simplement. Après un moment d'hésitation, il poursuivit: Oui, je me suis dit la même chose... pour le train... et ça marche. C'est Zombie, de The Cranberries... j'aime bien. Toi... tu viens d'une famille moldue?

Il ne posait pas beaucoup de questions, habituellement - enfin, pas aux gens qu'il connaissait à peine ou pas du tout. Mais il y a des réponses qu'on ne peut avoir ni par l'observation minutieuse, ni par la lecture de livres - et Will était trop curieux.

[ Mais on fait comment, pour terminer le post? On les fait tous se taire pendant deux heures jusqu'à temps que le train arrive à la gare? ]

(HRP: Laisse moi faire, je fais tout le travail )

En écoutant la réponse du garçon dont elle apprit enfin le prénom - William - elle s'était assise en indien sur le banc, sans plus de souci pour la propreté de celui-ci que quelques instants auparavant. Elle sourit et acquiesça à l'annonce de son nom:

- Eh bien, ravie, Will.

Elle faillit tendre la main pour faire tout cela en bonne et dues formes, mais quelque chose la retint. Sans doute le fait qu'elle savait très bien que Will semblait légèrement mal à l'aise. Bref, elle se contenta d'un sourire alors qu'il reprenait:

- Oui, je me suis dit la même chose... pour le train... et ça marche. C'est Zombie, de The Cranberries... j'aime bien. Toi... tu viens d'une famille moldue?

Elle ouvrit la bouche, mais cela lui prit quelques secondes avant qu'un son en sorte enfin:

- Ouais... mes parents sont moldus. Mais il parait que j'avais un ancêtre, mon arrière-grand-père ou un truc du genre, qui était un peu bizarre... Un sorcier, sans doute. Mais je ne l'ai pas connu.

Puis elle pointa le Ipod de Will d'un geste bref:

- C'est super... J'aime bien cette chans... Hé..!

Elle s'était soudain interrompue et redressée, le regard pointé sur quelque chose derrière Will. À travers la vitre du compartiment, elle venait d'apercevoir un garçon d'environ son âge ou peut-être un peu plus jeune. Elle était certaine qu'il venait lui aussi de New World. C'était le premier qu'elle voyait et cela la rendit tout à coup encore plus enthousiaste (si cela était possible)

- Ce gars... il est de New World... Excusez-moi...

Elle leur sourit, puis se leva d'un bond, sautant presque sur la porte du compartiment, l'ouvrit puis fit signe au garçon en question. Puis elle se retourna vers Will et Thomas:

- Je vous laisse un peu... je reviens tout à l'heure... ravie de vous avoir parlé.

Puis, se retournant une dernière fois vers l'extérieur, on l'entendit seulement s'exclamer quelques mots avant qu'elle se soit éloignée.

Thomas n'avait plus suivi le déroulement des choses depuis que sa soeur l'avait tout bonnement ridiculisé, s'effaçant le plus possible.

Il lui semblait que Will et Sarah avaient le gène moldu en commun, alors ils discutaient de choses qui lui étaient totalement inconnues. Ça lui donnait une bonne raison pour ne pas participer à la conversation. Et s'ils changeaient de sujet, il pourrait prétendre être extrêmement concentré dans son livre et ne rien entendre de ce qu'ils se disaient. Tant mieux.

Lorsque le Bulldozer releva brusquement la tête pour fixer quelqu'un, Thomas, lui, se mit à fixer un mot dans son manuel et porta plus attention à ce qui se passait. Il releva la tête complètement quand elle fut debout et la suivit des yeux, indigné.

En quelques secondes, elle était partie. Thomas était franchement partagé entre le soulagement qu'elle soit enfin hors de sa vue et la volonté de lui crier qu'elle était impolie. On entendit ses exclamations, au loin, puis Thomas roula les yeux. Décidément.

Ils n'étaient maintenant plus que deux dans le compartiment et, d'une certaine façon, il sentait qu'il pourrait entamer une conversation avec Will, maintenant qu'il ne serait plus enterré par le Bulldozer. Il se racla la gorge.

- Ça alors... dit-il en français d'un ton exaspéré.

Il essaya de sourire, mais les muscles de son visage ne semblaient pas vouloir coopérer. Tant pis. Peut-être était-ce sa position? Il retira ses pieds de la banquette avant et se redressa.

[Dsl pas le temps de continuer, je vais peut-être éditer plus tad mais si vous voulez vous pouvez écrire a partir de là]

Edit

[Oh ok... J'avais pas vu désolé. ]
[Euh ouai, je veux bien si vous voulez commencer un sujet ailleurs alors. Ou et qui commence?]

[ En fait, c'est pas que tu nous gênes, mais c'est qu'on essayait vraiment de terminer le sujet (comme on le faisait remarquer en hors-RP dans nos autres messages), puisque le post s'éternise depuis des lustres et que dans l'histoire on est sensé être rendus au mois d'octobre - alors que ça ici ça se déroule le premier septembre. C'est pour cette raison que Sarah est partie - elle ne reviendra plus - et Thomas et moi avions, je crois bien, l'intention de terminer dans les deux ou trois prochains posts. Je suis désolé... ça te dirait de commencer un RP avec nous ailleurs? Pas de problème avec ça, mais on avait vraiment l'intention de finir celui-ci pour de bon le plus vite possible. ]

Sarah lui avait répondu et était partie en coup de vent après avoir vu un gars qu'elle connaissait dans le couloir. Malgré lui, Will en fut soulagé. Il avait eu l'intention de passer le trajet dans le train à lire son livre et à écouter sa musique jusqu'à ce qu'ils arrivent assez près du château pour que les ondes magiques forcent son iPod à se dérégler et à arrêter de jouer.

- Ça alors... dit Thomas en français, exaspéré.

Will le regarda, comprenant ce qu'il avait dit puisqu'il parlait lui aussi français, et vit qu'il grimaçait étrangement. Décidant de l'ignorer - c'était égoïste, mais il n'avait plus envie de se mettre dans des situations embarassantes, et il préférait se retirer dans sa bulle que d'entamer une conversation garnie de malaises et de silences gênants avec quelqu'un qui lui semblait plutôt grognon - Will sortit son livre de sa poche.

Sur la couverture, il y avait une fillette et un garçon tenant un chat, avec un léopard à l'avant plan et une haute tour sombre à l'arrière. C'était une édition française qu'il avait acheté à Paris avant de revenir en Angleterre - il avait déjà lu l'histoire en langue originale, mais il se plaisait à relire les traductions de ses romans préférés depuis qu'il avait appris le français à Beauxbâtons.

Ouvrant le livre à la page où il était rendu, environ au tiers, il se mit à lire et laissa l'histoire l'emporter.
« Will... » Lyra avait parlé à voix basse, mais le garçon sursauta...

Tentative de démarrage de conversation échouée.

Will n'avait répondu à son exclamation qu'en commençant à lire et l'ignora. Thomas le fixa quelques secondes, espérant qu'il n'était qu'en train de réfléchir, mais rien ne vint de la part de son confrère. Il voulut lui demander ce qu'il lisait, même s'il trouvait ce genre de question stupide, mais se ravisa. Will avait décidé de l'ignorer, visiblement, ainsi il l'ignorerait lui aussi. Il respectait le fait que le garçon voulait demeurer dans sa bulle... Par contre, ça l'irritait particulièrement qu'il ne fasse aucun effort.

*Tous des tarés, à Poudlard, décidément*

Il avait momentanément oublié que les deux personnes qu'il avait rencontrées jusqu'à présent n'avaient jamais mis les pieds dans l'école, eux non plus.

Il soupira bruyamment et se replongea dans son manuel de métamorphose.

[Bon, désolée pour le court post, mais je crois qu'on peut finalement dire que c'est terminé ^^]

[ Yay! Désolé... il fallait que je le dise... même si ça fait une seule ligne... Yay! ]